De la parité au harcèlement
Scènergie, à travers ses interventions de formations et de coaching ainsi qu’avec son activité de théâtre d’entreprise vibre au rythme des courants thématiques qui font l’actualité.
De l’inclusion des personnes en situation d’handicap, aux facteurs de risques psychosociaux, nous évoluons chaque jour au sein des problématiques du vivre ensemble.
Parmi tous ses sujets, il en est un qui a évolué considérablement : le rapport homme/femme en entreprise, l’égalité homme/femme.
Du compliment au machisme
Il y a encore 2 ou 3 ans, nous parlions de l’égalité homme/femme, des différences à l’embauche et des écarts de salaire. Et puis, nous avons travaillé sur la notion de harcèlement dans le cadre des facteurs de RPS. Aujourd’hui nous travaillons sur les « agressions sexuelles » et les « violences faites aux femmes ».
Le vocabulaire change et petit à petit nous vivons en effet miroir la lente progression vers le pire.
Là où les faux semblants disparaissent à la simple écoute des différents témoignages.
- Un directeur qui prend un stagiaire accompagnant pour le référent commercial de son rdv, plutôt que la femme qui l’accompagne.
- Un maire qui prend une photo en plan resserré, d’une intervenante pendant sa présentation power point.
- Un cadre qui appelle les femmes d’une réunion par leur prénom assortis par un « Mon petit… » ou « ma jolie… ».
- Un ingénieur qui ose dire qu’il n’a rien compris à la présentation faite par sa collègue mais qu’il pourrait l’écouter pendant des heures tellement il la trouve jolie.
Des faux semblant aux gestes
S’en suivent les situations où les attitudes qui commencent à devenir invasives. Par exemple, un homme qui vient dans le dos susurrer à l’oreille un « bonjour » en se collant presque à sa collègue et en la tenant par les épaules. Un autre qui sous le couvert de la rigolade osera une chatouille.
Bref, voilà quelques situations du quotidien qui avant d’en arriver au pire pourraient nous sembler disproportionnées de classer dans la catégorie « violences sexuelles».
Et pourtant, que penser du déni professionnel et de l’enfermement d’une personne à la simple représentation de son genre.
Que penser de l’effarement qu’éprouvent les victimes dans de telles situations et celle de la difficulté à être entendue et comprise quand il faut raconter tout ça hors contexte…et cela même entre femmes parfois. « Bah quoi, il t’a juste fait un compliment ! ». « Il t’aime bien, c’est plutôt gentil, non ? », « mais non, c’est Bernard, on le connait bien…il plaisante c’est tout ! »
De la peine à la double peine
Car dans ces circonstances, il y a un effet « double peines » à bien comprendre. Subir la situation et se sentir seule et démunie tant le contexte social porte peu à une écoute compréhensive et solidaire.
Et pourtant, depuis 45 ans, les lois sur l’égalité homme/femme sont abondantes. Mais sur le terrain, les mentalités peinent à se réformer.
Aujourd’hui, le rapport sociétal homme/femme ressemble beaucoup à celui de l’écologie.
L’effet « greenwashing » est le nom crée afin de dénoncer l’hypocrisie des entreprises qui adoptent un logo vert. Ces entreprises communiquent massivement sur l’infime pratique écologique qui les crédibilisent écologiquement aux yeux de tous.
Une attitude similaire se constate sur le sujet de l’égalité homme/femme et des violences faites aux femmes.
On pourrait appeler ça le « girl-friendly ». Je suis dit haut et fort que je suis pour le combat féministe, mais je ne fais pas grand-chose pour que ça change vraiment. A l’image de notre société machiste prête à faire toutes les lois du monde et de ne rien faire pour les appliquer vraiment.
Selon Einstein « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »
Actions scènergie
Alors à Scènergie, nous ne savons pas qu’elle sera la prochaine étape, mais nous sommes prêts.
Prêt à agir lors de sensibilisations par le théâtre, d’ateliers de réflexion collective, de débats mouvants, de théâtre forum, de formations management, d’accompagnements individuels …
Prêts à descendre encore un peu, là ou la noirceur ordinaire d’une humanité au travail entraine une certaine banalité indigne entre les hommes et les femmes en entreprise.
François PICARD
Auteur et Metteur en scène pour Scènergie